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samedi 20 mai 2017

On renonce à contrer le réchauffement climatique ?

English translation below

Les États-Unis et le Canada s’entendent pour l’exploitation accrue du gaz de schiste en construisant trois pipelines à travers le continent nord-américain. Des forages pétroliers sont déjà autorisés dans les territoires du grand nord canadien et les Russes en prévoient autant du côté sibérien de l’Arctique.  
Les commandes d’avions n'ont jamais été aussi élevées dans le monde. L’extension de l’aéroport de Londres Heathrow ainsi que des solutions alternatives à la construction du second aéroport de Nantes sont prévus. On a un urgent besoin d’aéronefs fonctionnants sans kérosène comme des ballons dirigeables et des avions solaires. La mobilité plus lente qu’implique ces solutions fait qu’elles restent dans les cartons à l'état de concepts.

Tout ceci est en contradiction avec l’accord de Paris pris en décembre 2015 à la COP21, qui avait pour objectif de contenir le réchauffement climatique entre 1,5°C et 2,0°C.

Au GIEC, les experts du changement climatique disent qu'ils veulent rester dans ces limites. Mais devant cette impossibilité constatée par le monde académique et scientifique, ils suggèrent implicitement le recours à la géo-ingénierie, c'est-à-dire par gestion du rayonnement solaire (Solar Radiation Management ou SRM) et par extraction et stockage du CO2 de l’atmosphère (CCS), pour rentrer dans les clous.

De façon incompréhensible, le GIEC s'appuie encore toujours sur des modèles mathématiques qui ne tiennent pas compte de la quelque soixantaine de boucles de rétroactions positives identifiées par les experts. Ces boucles amplificatrices ont comme propriétés d'accélérer le réchauffement climatique et de le prolonger. Un réchauffement moyen de 3°C-4°C communément admis par la plupart des experts, pourrait selon d'autres, à cause de ces boucles amplificatrices, se prolonger au-delà de toute capacité de survie de l'humanité sur Terre jusqu'à 8°C-9°C ou plus pour les experts les plus en flèche. À l'époque, seulement une vingtaine de ces boucles avaient été identifiées mais le GIEC en a quand même ignoré quelques unes. Dans ses rapports, le GIEC ne parle pas de ce qu'il ne sait pas calculer ; c'est pour cette raison par exemple qu'il mentionne seulement 1 mètre d'élévation du niveau des océans pour 2100, mais la réalité sera bien pire, de 5 à 9 mètres selon James Hansen et fort probablement plus.

Ces prises de position du GIEC marque non seulement de la complaisance, mais représente carrément un feu vert pour les compagnies extractivistes d'énergies fossiles et de ressources non renouvelables de pouvoir développer sans contrainte leurs activités polluantes en gaz à effet de serre (GES) et destructrices de l'environnement.

Dans un récent interview[1] accordé à Climate News Network, Kevin Anderson, professeur d'énergie et de changements climatiques à l'Université de Manchester, soutient qu'il y a 95 % de chances que l'action contre le changement climatique ne soit pas assez robuste pour confiner la croissance du réchauffement de la Terre en dessous de l'objectif de 1,5°C-2°C.

Anderson croit que les politiciens ne prendront pas assez de mesures pour lutter contre les changements climatiques, en partie parce que la menace du réchauffement climatique est souvent sous-estimée par de nombreux experts. Il explique que si nous ne sommes pas prêts à faire face aux défis que nous avons devant nous, les réponses que nous proposerons ne seront pas appropriées. Il pense qu'il y a un risque de 95% d'échouer. 



En replaçant cette discussion dans une échelle de temps plus large, on doit se rappeler que le rapport Meadows [2] avait pour ambition de réduire la croissance à une vie prospère et soutenable sur la planète. C'est dans une perspective de transition douce que quelques scénaris avaient été proposés en 1972, puis dans les mises à jour de 1992 et 2002. 

Par la suite, d'autres mises à jour n’ont pas été proposées car il n’y avait plus de possibilité de transition douce. Cette évidence aux yeux de Dennis Meadows n’est pas passée du côté des politiciens avec toutes les grandes conséquences qu’elle recelait de devoir contrer le réchauffement climatique de manière beaucoup plus brutale. 

Les compagnies pétrolières avaient déposés des mines depuis des années sous les arguments en faveur d’une action climatique urgente. Mais les politiciens ne sont pas seuls coupables. La communauté académique, la communauté scientifique, les journalistes et les ONG le sont aussi, chacun dans une attitude attentiste de ce que vont faire les autres. 

Kevin Anderson pense qu'il reste une petite chance de 5% de réussite possible. Paul Jorion, anthropologue et sociologue, estime que le genre humain n’est pas équipé mentalement [3] pour faire face à ce défi qui maintenant le dépasse.

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Au cours de la réunion éditoriale préparatoire à la publication de cet article, j'ai trouvé utile de garder ces commentaires de Jack du Climatoblogue :

Les gouvernements de ce monde versent 10 millions de $ à la minute en subvention à l'industrie des combustibles fossiles. Par année, ça fait 5,3 billion (53 000 000 000 000 $) par année. Aux dernières élections Américaine, c'est, à toute évidence, l'industrie des combustibles fossiles qui a gagné.

Quand ça fait presque 5 ans qu'on écoute et lis presque tout ce qui a trait au réchauffement climatique ; quand on sait que rien n'a été fait entre la 1ere COP de 1992 et celle de Paris en 2015, on se demande vraiment ce qui bloque la machine. Qui mets des bâtons dans les roues? Et la COP 21 est de loin insuffisante, elle nous garantit au minimum 3°C à 4°C de réchauffement, ce qui serait cataclysmique. Quand on voit les prévisions du GIEC basées sur des technologies dont on ne connaît rien, et encore moins la certitude que ça fonctionnera, on pense qu'il doit forcément y avoir anguille sous roche ; la survie de l'espèce humaine semble basée sur des chimères...

Quand on voit tout ça, on a envie de croire à une petite théorie conspirationniste... Le GIEC et les COP semblent avoir pour but d'estimer combien de combustible fossiles on peut encore brûler et pas de limiter le réchauffement climatique à un niveau sécuritaire.

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GIVING UP ON CLIMATE CHANGE ?

The United States and Canada agree on the increased use of shale gas by constructing three pipelines across the North American continent. Petroleum drilling is already authorized in the territories of the great north Canadian and the Russians foresee as much on the Siberian side of the Arctic.
Aircraft orders have never been higher in the world. The extension of the London Heathrow airport as well as alternative solutions to the construction of the second airport of Nantes, France are planned. There is an urgent need for aircraft powered without kerosene such as dirigible balloons and solar planes. The slower mobility implied by these solutions means that they remain in cartons as concepts.

All this is in contradiction with the Paris agreement reached in December 2015 at COP21, which aimed to contain global warming between 1.5°C and 2.0°C.

At the IPCC, climate change experts say they want to stay within these limits. But in view of the impossibility stated de by the academic and scientific world, they implicitly suggest the use of geoengineering, which is either by solar radiation management (SRM) or by extraction and storage of CO2 from Atmosphere (CCS), to get into the nails.

Incomprehensibly, the IPCC still relies on mathematical models that do not take into account the some sixty loops of positive feedback identified by the experts. These amplifying loops have the properties of accelerating global warming and prolonging it. An average warming of 3°C to 4°C, commonly accepted by most experts, could, according to others, because of these amplifying loops, extend beyond any capacity of survival of humanity on Earth up to at least 8°C - 9°C or higher for the most skilled experts. At the time, only about 20 of these loops had been identified, but the IPCC still ignored a few. Because in its reports, the IPCC does not talk about what it can not calculate. It is for similar reason, for example, that it mentions only 1 meter of elevation of the ocean level for 2100, but the reality will be much worse, from 5 to 9 meters according to James Hansen and likely more.

These IPCC positions are not only a sign of complacency, but a green light for fossil fuels energy and non-renewable resources’ companies to develop their greenhouse gas (GHG) polluting industries, destructive of the environment.

In a recent interview [1] given to Climate News Network, Kevin Anderson, Professor of Energy and Climate Change at the University of Manchester, UK maintains that there is a 95% chance that actions against climate change are not robust enough to confine Earth warming below the target of 1.5°C - 2°C.

Anderson believes politicians will not take enough actions to fight climate change, partly because the threat of global warming is often underestimated by many experts. He explains that if we are not prepared to face the challenges we have before us, the answers we propose will not be appropriate. He thinks there is a 95% risk of failing.
By placing this discussion on a broader scale, it should be remembered that the Meadows report [2] had the ambition to reduce growth to a prosperous and sustainable life on the planet. It was from a gentle transition perspective that a few scenarios were proposed in 1972 and after in the 1992 and 2002 updates.

Subsequently, other updates were not proposed because there was no longer a smooth transition possibility. This evidence in the mind of Dennis Meadows did not pass to the politicians’ side with all the great consequences that it contained to have to attack the global warming in a much more brutal way.

The oil companies had deposited mines for years under the arguments in favor of urgent climate action. But politicians are not alone guilty. The academic community, the scientific community, the journalists and the NGOs are also, each one in a wait-and-see attitude of what others will do.

Kevin Anderson thinks there is still a small chance of 5% success. Paul Jorion, a Belgian anthropologist and sociologist, believes that mankind is not mentally equipped [3] to face this challenge that now surpasses it.
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During the editorial meeting preparing for the publication of this article, I found it useful to keep these comments of Jack who edit Le Climatoblogue :

Governments around the world are contributing $ 10 million per minute to the fossil fuel industry. Each year, that's $ 5.3 trillion ($ 53,000,000,000,000) a year. In the last American election, it was obviously the fossil fuel industry that won.

When it has been almost five years that we listen and read almost everything related to global warming; When one knows that nothing has been done between the 1st COP of 1992 and that of Paris in 2015, one really wonders what is blocking the machine. Who put sticks in the wheels? And COP 21 is far from sufficient, it guarantees at least 3°C to 4°C of warming, which would be cataclysmic. When one sees the IPCC forecasts based on technologies whose one has now knowledge, without any certainty that it will work, it is thought that there must be an hidden plan; The survival of the human species seems based on chimeras ...

When you understand all this, you want to believe in a little conspiracy theory ... The IPCC and the COPs seem to be aimed at estimating how much fossil fuel one can still burn and not limiting global warming to a safe level .

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mercredi 7 décembre 2016

Le Climatoblogue

Nous avons la chance exceptionnelle, depuis un an et demi, de disposer d'un site en français qui nous explique les toutes dernières avancées scientifiques sur le changement climatique. Car les nouvelles données scientifiques proviennent de climatologues, glaciologues, scientifiques reconnus dont les documents rédigés en anglais ont été évalués par leurs pairs avant d'être publiés. C'est la synthèse de ces informations qui nous sont proposées en français dans le Climatoblogue.


Le lecteur que je suis, a reçu chacune de ces nouvelles informations comme un véritable coup de poing qui vous laisse entre l'accablement et le besoin irrépressible d'en avertir ses contemporains. Le Climatoblogue démarre en avril 2015 pour combler le vide informatif des médias Francophones au sujet des changements climatiques et aussi pour contrer la désinformation qui règne partout, gracieuseté de l'industrie des combustibles fossiles qui utilise les mêmes tactiques utilisées lors de la campagne de désinformation sur les méfaits du tabac, y compris les débats. Vous vous souvenez ?

La situation climatique a atteint et même dépassé un stade critique. On le sait, la fonte des glaces du Groenland et de lAntarctique est irréversible, impossible à ralentir, et s'accélère chaque jour. Idem pour l'acidification des océans causée par absorption du CO2. De plus, 93 % de la chaleur retenue par l'effet de serre est absorbée par les océans. Dès lors l'oxygène des océans se réduit par place au point de disparaître dans des zones mortes qui se multiplient, faisant disparaître la vie aquatique, et mettant en difficulté la chaîne alimentaire humaine.

Le Climatoblogue, au contraire de l'information médiatique, vous explique le rôle prépondérant et catastrophique de l'océan Arctique dans le réchauffement climatique en cours. La fonte des glaces de l'Arctique par l'action du Gulf Stream et des vents va libérer totalement la navigation en fin d'été avant 2020. Fin octobre 2016 sa température de surface était de 20°C supérieure à la même période du siècle dernier. Sur ses rivages le pergélisol (sol gelé en permanence ou permafrost) accélère son dégel d'année en année, révélant des tourbières que traverse le méthane sous-jacent. Les hydrates de méthane, au fond de l'océan Arctique emprisonnent beaucoup de méthane dont vous parlera le Climatoblogue.

Les records de réchauffement tombent mois après mois, année après année. Comme je l'ai précisé dans ce blogue 2 articles plus tôt, le réchauffement climatique a dépassé un point de basculement qui nous écarte définitivement de l'état d'équilibre qu'a connu notre planète bleue depuis des millénaires. Sauf si l'espèce humaine trouvait un peu de temps pour extraire de l'atmosphère 70 % du CO2 qui s'y trouve et le stocker quelque part de manière pérène. Le faire assez vite et assez massivement pour contrer l'accélération en cours n'a pas encore été démontré. La seule chose que nous savons depuis 40 ans, et que nous n'avons pas encore entrepris, c'est de remplacer l'usage des énergies productrices de CO2 par des énergies renouvelables.

C'est l'ensemble de toutes ces informations que vous pourrez trouver sur un seul site : Le Climatoblogue.
Bonne lecture.


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vendredi 12 août 2016

Réchauffement climatique : Dépassement du Point de Basculement


La fenêtre d’opportunité permettant d’agir contre le réchauffement climatique pour le contenir en-dessous de 2 degrés Celsius - selon les engagements mondiaux pris à la COP21 - est en train de se refermer, et le sera probablement complètement en 2017.

Depuis 2015, les mesures mensuelles du réchauffement de la planète montrent une accélération non linéaire notamment en 2015 et ces six premiers mois de 2016. Parmi ces mesures celles qui accélèrent le plus sont les températures du réchauffement au sol dans l’Hémisphère Nord: +1,44°C en moyenne pour 2015, +1,37°C en juin 2016, le record étant de +2,72°C en mars 2016. (1)

La courbe du réchauffement au sol dans l'Hémisphère Nord s'infléchit radicalement vers le haut. Il semble que nous vivions en ce moment le Point de Basculement (en anglais: Tipping Point) du réchauffement au sol dans l'hémisphère Nord. Ces mesures sont celles qui accélèrent le plus d’octobre à avril en 2015 et 2016. Elles vont inévitablement entraîner à leur suite le réchauffement accéléré de tout l'hémisphère Nord (sols et océans), et de toute la planète, avec cependant un petit retard dû à l'hémisphère Sud.

Le véritable changement climatique c'est maintenant, ce n'est pas pour nos petits enfants mais pour la génération présente.


Aux conséquences visibles que nous connaissions déjà (fontes des glaciers, de la calotte polaire Arctique, inondations, sécheresses, feux de forêts, ouragans et typhons plus dévastateurs) s'ajoutent maintenant la fonte du pergélisol (sol qui reste gelé en permanence) en Sibérie du nord et de l'est, dont la conséquence est de libérer le méthane emprisonné dans les immenses étendues de marais et tourbières que le gel retenait jusqu'à présent. Le méthane est un Gaz à Effet de Serre (GES) 36 fois plus agressif que le dioxyde de carbone. Le pergélisol du Groenland pourrait fondre rapidement à son tour libérant encore plus de méthane.

Pendant le renouvellement des dirigeants politiques occidentaux à la charnière 2016-2017 (Etats-Unis, France, Allemagne, Royaume-Unis) leurs préoccupations sont bien loin du réchauffement climatique. Les candidats en lice nous montrent un probable délitement politique et démocratique à venir pendant cette très petite période cruciale qu’il reste pour ramener le réchauffement climatique en-dessous de 2 degrés Celsius. Il faut rappeler que la limite des 2 degrés est la condition de la survie décente de l’espèce humaine sur la planète

Aux États Unis, « l’establishment » (political insiders) conservateur Républicain est complètement coincé dans le déni du réchauffement climatique (pour eux c’est un complot mené par 97% des scientifiques, et par le parti Démocrate). La majorité des Américains sont d’accord de faire passer le business avant le climat.

Du côté des banques centrales,  on s’empiffre aux dettes générées par les coûts croissants de l'énergie nécessaire pour faire tourner l’économie en mode « business as usual. » En sachant que cette planche à billets ne profite qu’au 0,1 % !

On peut résumer la situation par des corrélations fortes entre plusieurs énormes crises qui nous arrivent ensemble, tel le soliton cher à Paul Jorion.

1.      La crise environnementale: réchauffement climatique, disparitions des ressources fossiles, des espèces et végétaux dont nous dépendons.

2.      La crise économique et financière: incapacité des pays de la planète à coordonner leurs actions à la hauteur des enjeux climatiques imminents : appauvrissement des classes sociales, incapacité d'orienter les ressources financières vers les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique de l’habitat et les transports électriques.

3.      La crise sociale: suspicions envers les élites et les politiques, perspective d’adaptation forcée et rapide à une agriculture biologique locale résiliente et auto suffisante, à une auto production énergétique autarcique.

Avant que cette fenêtre d’opportunités pour l’action ne se ferme, la production des gaz à effet de serre devrait presque quasiment s'arrêter, ce qui signifie un arrêt brutal de la presque totalité de l’extraction de toutes les formes d’énergie fossiles, et des conséquences très brutales sur l’arrêt du mode de vie occidental par absence d’alternatives vraiment disponibles !

Ce qui semble être le plus inquiétant sont les centrales nucléaires. Car, si leur arrêt était décidé, il faut plus d'un an pour les refroidir et des années, voir des décades, pour les démanteler. Ce qui suppose de disposer d'énormes quantités d'énergie pendant le temps nécessaire, car en cas de défaillance l'énormité des territoires devenus inaccessibles contraindrait à des migrations supplémentaires.

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(1) NOAA National Centers for Environmental Information, State of the Climate: Global Analysis for 2012-2016, published online and retrieved on August 22, 2016 from http://www.ncdc.noaa.gov/sotc/global/20yymm (yy=année, mm=mois) 

jeudi 13 août 2015

Fini de jouer



Pour maintenir la société en fonctionnement à son niveau actuel dans l’économie globale, il faut des quantités énormes d’énergie. On l’a fait jusqu’ici principalement en brûlant des carburants fossiles qui envoient d’énormes quantités de CO2 dans l’atmosphère.
Le Réchauffement. Si nous continuons à ce rythme, il fera de plus en plus chaud dans les décennies à venir, plus chaud qu’il n’a jamais fait dans les dernières 15 millions d’années.
Pendant le siècle dernier, nous avons chauffé la planète en déversant dans l’air d’énormes quantités de gaz à effet de serre (GES), spécialement le CO2, le méthane CH4, le protoxyde d'azote N2O.


Selon le rythme de rejet de CO2 en plus par an, ce 1er graphique nous montre ce qu’il adviendra après avoir stoppé nos émissions de CO2 à différents niveaux. Il s’éliminera très peu au cours des 2 prochains millénaires. Et nous avons déjà dépassé le niveau de 400 ppm.

Même en stoppant les émissions de CO2, la planète ne peut les digérer que très lentement et jamais totalement, grâce à l’absorption du CO2 par les forêts et des océans principalement.


L’augmentation de température est actuellement si rapide que beaucoup d’espèces vivantes sur Terre ne seront bientôt plus capable de s’y adapter. Dans certains endroits où les gens vivent actuellement il fera trop chaud pour les mammifères – nous y compris – pour survivre à l’extérieur.


Si nous arrêtions brusquement nos émissions de GES, la température supplémentaire du réchauffement ne retomberait pas, mais se réduirait seulement très légèrement après  quelques centaines d’années comme le montre ce 2e graphique. Les courbes correspondent ici à un arrêt des émissions de CO2 aux différents niveaux de concentration indiqués dans le 1er graphique.


Et ce calcul théorique ne tient pas compte des feux de forêts dans le monde. Car il y a une accélération des surfaces forestières perdues chaque année dans le monde par le feu, ce qui prive la planète progressivement d’un outil très important de lutte contre le CO2. Et depuis le grand feu de 1988 dans le Parc Naturel de Yellowstone, on sait que la croissance des jours de sécheresses est propice aux départs de feux de plus en plus fréquents, initiés par la foudre.


Ainsi la concentration des GES ne tombera de moitié qu’après 800 ans pour le CO2, 100 ans pour le protoxyde d'azote N2O, 20 ans pour le méthane CH4.


L’Anthropocène. En moyenne la température à la surface de la Terre avait varié jusqu’ici d’un degré Celsius sur une période de 10.000 ans, en bleu sur ce 3e graphique.

Au rythme actuel, nous nous apprêtons à chauffer encore plus la planète pendant les prochaines décennies. La prévision selon le scénario ‘comme d’habitude’ (business-as-usual) est de 4° à 7°C de réchauffement d’ici la fin du siècle.

À l’échelle des ères géologiques nous avons provoqué un complet décrochage (en rouge).

Ce gros changement climatique, et aussi rapide, ne présage pas de bonnes choses pour les gens : cela signifie la perte de millions de vies, des centaines de millions d’exilés climatiques, des cultures défaillantes, des feux de forêts, la fonte des glaciers, de nouvelles maladies et l’extinction des espèces dont nous avons besoin. Ce ne sont pas des spéculations – nous avons déjà vu le commencement de ces faits, et les prévisions des impacts à venir sont basés sur la science pure qui pointe sur ces risques dans un avenir proche, comme précisés dans de nombreux livres récents(1), et par des milliers d’articles scientifiques et par des rapports globaux tels que ceux du GIEC, de l’Académie des Sciences US, de la Royal Society britannique.


Nous sommes entrés dans l’ère anthropocène, une nouvelle ère géologique provoquée par l’homme, son économie, sa finance débridée, son industrie, sa pollution, ses saccages environnementaux.

La démographie. Les projections même conservatives, indiquent que le monde comptera 2 à 3 milliards de gens en plus en 2050, dont chacun voudra son habitation avec sa propre quantité d’objets de la vie courante.

Dans le délai d’une génération, on sait que la densité moyenne de la population mondiale pour l’ensemble des terrains habitables sur Terre sera à peu près égale à ce qu’elle est en Inde aujourd’hui. Ces 2-3 millions de personnes en plus, serons entassés dans la toute petite partie du sol terrestre qui est disponible pour occupation, ce qui représente en réalité 20% de la surface des terres de la planète, soit ce qui reste après avoir retranché les 40% où nous avons besoin de faire pousser notre nourriture, et les 40% de terrains inhospitalier – barres montagneuses, déserts arides, glaciers – qui ne peuvent recevoir beaucoup de population.

Voyons un peu les conséquences du rythme actuel de productions de nos biens. Par exemple, pour produire nos ordinateurs portables à écran tactile, cela nécessite de creuser pour obtenir des minerais qui après transformation deviendront des éléments comme : yttrium, lanthanum, lithium, praseodymium, europium, gadolinium, terbium, dysprosium, cerium, neodymium, etc. Ce sont les terres-rares ainsi nommées parce qu’il existe peu de mines qui les produisent ou parce qu’elles ne sont pas économiquement viables, et qu’on les trouve dans peu de pays. Aujourd’hui la Chine produit 90% des terres-rares nécessaires pour produire nos téléphones mobiles, etc. mais aussi pour des composants critiques dans les moteurs et les batteries des voitures hybrides et électriques, dans les turbines des éoliennes, et bien d’autres choses.

Le mythe actuel que le seul modèle économique viable est la croissance continue – c’est-à-dire produire et vendre de plus en plus d’objets – est démenti par une baisse continue du taux de croissance du PIB depuis plus de 50 ans dans les pays développés. La seule chose qui est compatible avec notre planète est de maintenir l’économie à un niveau confortable, et constant. Il faudra désormais concevoir des produits dont l’empreinte environnementale du berceau-à-la-tombe est effectivement proche de zéro, et encourager le réemploi et la rénovation des objets déjà disponibles.

Beaucoup d’études ont essayé de déterminer le niveau du bien-être humain optimal, c’est-à-dire, le niveau de prix où l’argent gagné et les objets qu’on peut acheter avec, n’accroit plus substantiel­le­ment le bonheur. Ce niveau est, avec surprise, aussi bas que 12.000 $ de revenu annuel par tête en moyenne mondiale (à partir de 2010). La solution n’est pas d’acheter plus d’objets, mais plus d’expériences comme aller à un concert, faire un voyage, qui sont des expériences qui apportent une joie plus durable.

Au-delà de ce niveau, nous entrons dans le domaine du consumérisme. Tim Jackson professeur de développement durable à l’Université du Surrey, a déjà développé ce sujet.

Les êtres humains, en moyenne mondiale, continuent à faire croître leur population. Au rythme des 10 dernières années, la planète devrait dépasser 27 milliards de personnes en 2100.

En supposant que les conditions économiques continuent à s’améliorer dans des zones en développement ou à population nombreuse comme la Chine, l’Inde et l’Afrique, l’empreinte environnementale moyenne par personne va augmenter de telle sorte que la planète accélèrera encore plus vite vers les seuils dangereux de basculement global que sont le changement climatique, la pollution de l’environnement, la rareté des ressources fossiles et la réduction de la production agricole.

Notre nourriture. Voyons maintenant, la production de nourriture pour ces quelques 9 milliards de personnes en 2050.

La capacité des océans à produire de la nourriture a été impactée par la perte des vies qui peuplent les coraux. En Australie, la pêche et le tourisme dépendent de la grande barrière de corail qui est essentiel pour l’économie nationale. Si les récifs de coraux disparaissent dans le monde entier, outre que cela coûtera cher à l’économie, il en résultera l’extinction d’un quart de toute vie dans les océans, ce qui éliminera 10% des pêcheries mondiales.

La production de maïs tombe en fonction de l’augmentation du nombre des jours de chaleur et de sécheresse ; c’est un impact climatique que nous pouvons déjà voir. Les fermiers du Middle West américain ont vu leur production réduite de 40 à 60% en 2012. C’est aussi le cas en 2015 en Europe où on s’attend à une baisse de 25 à 30% sur le maïs par défaut d’une irrigation optimale dans de nombreuses fermes.

Les régions de culture du riz dans le monde souffriront de la montée du niveau de la mer et de la météo extrême et on s’attend à une baisse de production de 10 à 15% dans les prochaines décennies.
Tous cela au moment où la planète aura 2 milliards de bouches à nourrir en plus. Ce genre d’impacts – feux de forêt, inondations, montée des eaux, défaillance des océans à nous nourrir – ont fait que des gens d’habitude climato-sceptiques se sont mis autour de la table pour prendre note de tous ces phénomènes, grandes multinationales et militaires en tête.

La faim en Afrique n’était pas endémique jusqu’au milieu du XXe siècle, car l’agriculture et le pâturage du bétail semblait bien marcher jusqu’à une série d’années de sécheresse où des millions de personnes affamées quittaient le Sahel et le sud du désert du Sahara. Les prévisions du GIEC et de la Banque Mondiale est que ce genre de situations va augmenter en Afrique. Le rapport du GIEC de 2007 projetait déjà une réduction des productions jusqu’à 50% dans certains pays d’Afrique. Une étude de 2013 de la Banque Mondiale avertissait qu’en 2030 « la sécheresse et la chaleur rendra 40% des terres produisant actuellement du maïs incapable de supporter cette plante, tandis que la montée des températures pourrait provoquer des pertes majeures dans les herbages de la savane, menaçant les moyens d’existence des bergers ». En 2050, selon la région, la part de la population africaine sous-alimentée est prévue de s’accroître de 25 à 90% en comparaison de la situation présente.

En additionnant les terrains de pâturage, plus les terrains agricoles, la proportion de terrains utilisés pour nourrir le bétail est de 75% des terres cultivées. Pour cette raison, réduire la consommation de viande représenterait une aide énorme à résoudre le problème alimentaire : si tout le monde devenait brusquement végétarien, la quantité de calories dans les estomacs s’accroitrait de 50%.  Un bénéfice supplémentaire, qui concerne les rétroactions conduisant aux points de basculement du changement climatique, fait qu’il y aurait moins de vaches, de chèvres et de moutons produisant du gaz méthane en pétant lors de la digestion. Environ 34% des émissions de méthane provient des pets d’animaux de ferme et de leurs déchets.

Il faut combattre le gâchis alimentaire dans les pays développés, qui représente environ 40% de la nourriture que nous achetons. Les gens mangent bien ce qui est dans leur assiette, mais le gâchis vient en amont dans le processus de production. 30 à 50% de la nourriture qui a poussé ou grandi à la ferme n’atteint jamais les gens, parce qu’elle est abimée ou gâchée dans le voyage de la ferme au traitement, au stockage et à la livraison au consommateur. Le circuit court, de distribution locale réduit de beaucoup ce gâchis.

Tout cela ne répond pas au problème posé par le changement climatique sur la fourniture de la nourriture dans le monde. Nous sommes quasiment certains de voir bientôt un monde 2°C plus chaud, et nous pourrions voir un réchauffement de 5°C ou plus d’ici la fin de ce siècle. Ceci signifie qu’il y aura de plus en plus de jours d’été secs et chauds pour notre agriculture.

Selon une étude de Stanford University, les compteurs sont remis à zéro pour l’Europe sur ce que pourrait être la production en 2040 avec +2°C : Baisses de productions du blé de 30%, de l’orge de plus de 20% et du maïs de 10% sans changement des techniques agricoles face au climat. Des baisses quasiment de même ampleur au plan mondial dès que les températures dépassent 30°C.
La surveillance du niveau des eaux de puits et des nappes phréatiques, permet clairement  de dire que les sources d’eau s’assèchent dans le monde entier. Ceci est confirmé par les observations satellites (mission GRACE de la NASA).

L’eau que nous buvons ne représente que 10% de toute l’eau utilisée dans le monde. Pourtant ce qui accélère notre ruée vers un point de basculement mondial c’est  la croissance de la population, l’eau nécessaire pour la production de viande, pour les cultures agricoles et maraichères, pour la production d’énergie, la demande pour la fabrication des biens de consommations et le changement climatique lui-même. Le tout conduit à une crise de l’eau mondiale. Quand l’eau devient rare, un conflit insoluble entre l’agriculture, l’élevage et la production électrique peut se produire. C’est ce qui a produits des émeutes anti-gouvernementales au Pakistan en 2012.

Selon la CNA américaine chargée de parer aux problèmes sécuritaires aux USA, la compétition pour cette ressource limitée entre l’agriculture, l’industrie, les municipalités, et la production d’électricité menace de devenir aiguë dans plusieurs régions du monde. En bas de leurs études la dernière ligne c’est qu’en 2040 le monde sera en face d’une crise de pénurie d’eau, si l’économie continue ‘comme d’habitude’ (business as usual). Actuellement 1,1 milliards de personnes n’ont pas un accès adéquat à l’eau. En 2025 environ 3 milliards de personnes manqueront d’eau.

A côté de ceci, les sècheresses accrues provoquent des problèmes imminents de fonte des glaciers. Un tiers de la population mondiale – Asie Centrale, Amérique Latine, Asie du sud – tient son eau des rivières provenant des glaciers de haute montagne. La réduction des flux provenant des glaciers de l’Himalaya impactera le Brahmapoutre, le Gange, l’Indus, l’Irrawaddy, le Mékong et le Yang Tse, tous alimenté par les glaciers. Ceci impactera plus de 3 milliards de personnes, plus d’un quart de la population mondiale. Ces tensions sur l’eau vont s’accroître dans les prochaines années.

L’avenir modélisé. Au début des années 1970, le Club de Rome – Groupe de réflexion regroupant des scientifiques, des économistes, de hauts fonctionnaires nationaux et internationaux, ainsi que des industriels de 53 pays – demande à des chercheurs du MIT (Massachusetts Institute of Technology) d’étudier l’évolution à long terme du système « Terre » et pour ce faire de le modéliser.

En 1972, Donella Meadows, Dennis Meadows, Jorgen Randers et 14 autres chercheurs mettaient la Théorie de la Dynamique des Systèmes en équations. Cette Théorie provient des travaux de Jay Forrester, professeur au MIT, concepteur du modèle informatique Word3. Ce modèle systémique va paramétrer le monde, en particulier la démographie, les productions industrielles et de services, la nourriture dans le monde, la pollution et l’épuisement des ressources non-renouvelables. Les relations entre tous ces paramètres vont être mises en équations. En introduisant des données réelles dans Word3, on peut simuler le comportement du « système Terre » jusqu’en 2100.

Le 1er scénario en mode ‘comme d’habitude’ (business as usual) montre le futur effondrement systémique de notre planète entre 2010 et 2030. L’économie industrielle et de services  décroche entre 2015 et 2025 plus rapidement que jadis le rythme exponentiel de leur croissance. La population mondiale commence à décroître inexorablement à partir de 2030. Les ressources non-renouvelables de la planète tombent dès 2030 à 25% de ce qu’elles étaient avant la période industrielle.

Des solutions ont été modélisées dans de nombreux scénarios en forçant certains paramètres. Les dernières solutions viables ont été publiées en 2004 dans le livre « Limits to Growth, The 30-Years Update » qui n’est paru en français qu’en 2012 sous le titre « Les limites à la croissance (dans un monde fini) ». Dennis Meadows s’est exprimé récemment à ce sujet en Europe. Il ne croit plus à la possibilité d’un scénario de « secours ». La chose est devenue trop importante pour la laisser sur la place publique – comme l’ont fait Pablo Servigne et Raphaël Stevens dans leur livre(1) – et les appareils de sécurité d’état semblent avoir poussé Barack Obama à s’en préoccuper récemment.

Les experts des problèmes de sécurité d’état utilisent le terme de ‘multiplication des menaces’ pour désigner les impacts combinés du changement climatique, de la croissance de la population, des déplacements d’exilés climatiques, de diminution des ressources (fossiles, minerais) et de leur accès. De cette association de menaces combinées résulte un problème mondial beaucoup plus grand qu’il n’y parait et qu’il nous faut anticiper à partir de chacun de ces impacts. L’autre terme utilisé dans ce contexte est ‘point de basculement’ (tipping point), où il faut entendre le basculement du monde dans une nouvelle normalité. C’est vrai en particulier pour le nombre et l’intensité des conflits militaires auxquels il faut s’attendre à tout moment – c’est-à-dire les guerres.

De ces sombres prédictions surgit cette question : Pouvons-nous faire quelque chose pour éviter d’accroître les désastres liés au climat ? La réponse est simple : nous savons exactement comment faire pour éviter des problèmes plus importants et cela depuis plus de 30 ans : c’est de convertir nos systèmes d’énergie depuis le présent système complètement dépendant des carburants fossiles crachant des GES, vers un système essentiellement neutre en GES. En fait, la technologie pour ce faire existe largement, et aurait pu être déployée de façon appropriée en trois décennies si des incitations économiques utiles avaient été mises en place par les politiques. Pas sûr que cela suffise encore…

De quel avenir va-t-on pouvoir discuter en décembre 2015 à Paris ?

(1)
Comment tout peut s’effondrer, Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes, 2015. Par Pablo Servigne et Raphaël Stevens, Editions du seuil.
End Game, Tipping Point for Planet Earth? 2015. Par Anthony D. Barnosky, professeur à l’Université de Californie à Berkley, et Elizabeth A. Hadly, professeur à l’Université Standford, aux éditions William Collins, London.
Requiem pour l’espèce humaine. Par Clive Hamilton, professeur à l’Université Charles Sturt en Australie, aux Presses de la Fondation des Sciences Politiques, 2013.

mardi 10 mars 2015

Un Avenir ?


Des emplois nouveaux

Faire passer le régime énergétique mondial des combustibles fossiles et du nucléaire vers les énergies renouvelables va nécessiter des millions de travailleurs dans de nouvelles entreprises. Des millions d’immeubles seront à isoler parfaitement avant d’y implanter une autoproduction d’électricité et de chaleur. Au plan local, la gestion ‘smart-grid’[1] des petits producteurs d’électricité verte va employer des centaines de milliers de travailleurs dans toutes les villes et communes.

L’installation d’unités locales de stockage d’électricité, comme par exemple sous forme d’hydrogène[2], représente un tout nouveau secteur d’activité à créer.

Des emplois dans le secteur ‘non profit’

Dans l’avenir l’emploi va migrer des secteurs traditionnels, agriculture, industrie, commerce, services, vers le secteur ‘non profit’[3] c’est-à-dire à but non lucratif. C’est le secteur ou l’emploi augmente le plus vite. Il compte des millions de bénévoles, mais aussi des millions d’actifs avec un emploi, par exemple en Belgique, sur une croissance de l’économie totale en 2007 de 3,6 %, la croissance du ‘non profit’ est de 7 %.

Dans une étude[4] sur 42 pays, 56 millions de travailleurs salariés à plein temps travaillent aujourd’hui dans le secteur ‘non profit’, par exemple les Pays-Bas 15,9 % de salariés, en Belgique 13,1 %, au Royaume-Uni 11 %, en France 9 %, en Allemagne 6,8 %, moyenne 5,6 % sur 42 pays.

Les travailleurs du secteur ‘non profit’ sont composés de 42% de bénévoles et de 59 % de salariés. Les revenus des organismes ‘non profit’ proviennent à 50 % de revenus pour services rendus, à 36 % de subventions du secteur public, et à14 % de dons.

Aujourd’hui les gens se disent : je peux me servir de l’Internet pour partager toutes sortes de choses qui ne sont pas hors ligne dans le monde réel. Notamment les sites de location, les distributions de denrées alimentaires, les échanges culturels, les échanges de compétences professionnelles.

Avec son taux de croissance plus rapide, le ‘non profit’ ne sera plus un secteur de niche dans l’économie, mais deviendra le paradigme dominant.

Le consumérisme

Le consumérisme est un système pathologique qui fonctionne sur une liquidité préservée des produits et sur une consommation qui augmente sans cesse. Il s’effondre dès que l’un des deux se bloque. Sa pathologie est basée sur une double angoisse : celle d’un consommateur à la recherche de nouveautés pour afficher un statut social, et celle d’un entrepreneur à la recherche d’innovation pour ne pas être distancé par le marché de la consommation.[5]

Le passage rapide et irréversible de la Chine à une culture consumériste compromet toute tentative de réduire les émissions de CO2 qui porteraient atteinte à la croissance, et leur gouvernement perdrait toute légitimité politique s’il s’avisait de mettre en place les mesures exigées par les experts du changement climatique.[6]

Le changement climatique

Le changement climatique qui a lieu en ce moment à cause de l'augmentation de la concentration de CO2 est en grande partie irréversible pour 1000 années après l'arrêt des émissions.[7]

La base de l'hypothèse selon laquelle un choix peut toujours être fait pour réduire rapidement les émissions et ainsi inverser sans mal dans quelques années ou décennies les émissions de CO2, est fausse en raison de la longévité de la perturbation due au CO2  et au réchauffement atmosphérique et des océans. Des changements climatiques irréversibles dus aux émissions deCO2 ont déjà eu lieu, et les émissions futures de CO2 impliqueraient d'autres effets irréversibles pour la planète.

Une augmentation de 4°C de la température moyenne de la Terre détruira 85% de la forêt tropicale Amazonienne. Une augmentation de 4°C de la région Arctique nous rapproche terriblement du seuil de libération du CO2 et du méthane CH4 actuellement piégé dans le pergélisol (sol gelé en permanence) de Sibérie et du Groenland.[8]

La1ère cause du bouleversement climatique réside dans le pouvoir politique du lobby des combustibles fossiles, semant le doute dans l’opinion publique, et réussissant à éviter la limitation des gaz à effets de serre. Il est ahurissant qu’ils aient pu rester impunis jusqu’à présent.[9]

Figure 1. Etat actuel et évolution
si on ne prend pas de mesure.[11]
(cliquer pour agrandir)
La préoccupation du changement climatique est devenue plus forte chez les électeurs européens en 2014, mais ils se sentent impuissants individuellement. Ceci peut angoisser les plus préoccupés à un tel point que des psychologues mettent au point des stratégies destinées à gérer le malaise provenant des messages de la climatologie. Les stratégies les plus adéquates acceptent positivement les faits climatiques et les émotions qu’ils véhiculent quant à la réflexion sur notre propre avenir, celui de nos enfants et plus généralement celui de la planète. Ce qui réclame une solidité émotionnelle pour ne pas se laisser submerger.[10]


Evolution dans le temps de l’humanité
Le 1er groupe de 3 graphiques ci-dessous montrent, l’état actuel de la planète, et ce qui se produira jusqu’à l’an 2100, sur les plans de l’état de la planète, le niveau de vie matériel et le bien-être humain si on ne prend aucune mesure.[11]

Le 2nd groupe de 3 graphiques est le meilleur scénario qui aurait cherché, à partir de 2002, à stabiliser la population, et la production industrielle par habitant. Tout en créant des technologies relatives à la limitation de la pollution et en appliquant la transition énergétique, en réduisant l’exploitation des ressources de la planète et en transformant l’agriculture vers le bio.[12]

En guise de conclusion

Je pense que, pour être juste, la planète nous voit probablement comme une menace légère. Quelque chose à traiter. Et je suis sûr que la planète va se défendre à la manière d'un grand organisme, comme une ruche ou une colonie de fourmis, et se rassembler pour prépare sa défense.

Figure 2. Meilleur scénario si
on prend des mesures pour faire
évoluer nos comportements.[12]
(cliquer pour agrandir)
L'éthique - une éthique non-idéologique - permettrait d'apporter de l'équilibre et un ordre social plus humain. Dans cet esprit, j'invite les experts financiers et les dirigeants politiques à méditer les paroles d'un des sages de l'antiquité: «Ne pas partager sa richesse avec les pauvres c'est les voler et leur enlever leur gagne-pain. Car ce n'est pas nos propres biens que nous détenons, mais les leurs ". Le Pape François.
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2. Voir Transition vers les énergies renouvelables dans ce blog. Voir les sites Hydrogenics et McPhy.
3. Voir à ce sujet ‘La Nouvelle Société du Coût Marginal Zéro’, de Jeremy Rifkin, 2014, pp. 398-402.
4. Voir ‘Putting the Civil Society Secteur on the Economic Map of the World’ (Situer la société civile sur la carte du monde), Lester Salamon, John Hopkins University, aux Etat-Unis.
5. Voir ‘Le besoin d'éthique dans le consumérisme nous détourne de la transition vers les énergies renouvelables’ dans ce blog. Voir aussi ‘Prospérité sans croissance La transition vers une économie durable’ dans ce blog.
6. Voir ‘Requiem pour l’Espèce Humaine’ de Clive Hamilton, page 111.
7. Voir ‘Irreversible Climate Change Due to Carbon Dioxide Emissions’, Susan Solomon et autres.
8. Voir ‘Requiem pour l’Espèce Humaine’ de Clive Hamilton, page 22.
9. Ibid. page 137.
10. Ibid. page 140
11. Voir ‘Les limites à la croissance (dans un monde fini)’, 2004(en) 2012(fr), de Donella Meadows, Dennis Meadows, Jorgen Randers, page 249.
12. Ibid. page 347.