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dimanche 8 décembre 2013

Le besoin d'éthique dans le consumérisme nous détourne de la transition vers les énergies renouvelables


Notre activité de consommateur a modelé notre identité personnelle : choix de produits de marques, recherche de la mode dernier cri, frustrations engendrées par la rapidité des évolutions technologiques. Dans la mesure où cette activité nous conforte psychologiquement au jour le jour, l’exigence de moraliser le consumérisme devient une exigence de changer ce que nous sommes.

Nos désirs de consommateur dépassent notre capacité d’utilisation des produits que nous achetons. Car il y a des limites à ce que nous pouvons manger, porter, regarder, et au nombre de pièces occupables simultanément dans notre logement. Entre ce que nous achetons et ce que nous utilisons durablement, il y a le gaspillage qui empire avec le développement du consumérisme. La culpabilité d’acheter des objets inutiles est d’autant plus forte que les revenus des gens sont faibles. Au fil du temps, les jeunes gaspillent plus et culpabilisent moins que leurs aînés.

Dès lors, il apparaît évident que c’est un devoir moral de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) liés à l’achat de biens qui sont gaspillés, utilisés très brièvement, et donc de faire correspondre nos désirs de consommateur à nos besoins durables d’utilisateur.

Changer notre façon de consommer revient à renoncer à notre identité telle qu’elle nous est imposée par l’industrie manufacturière ; donc à nous défaire positivement de notre culpabilité sur notre responsabilité individuelle quant au changement climatique. Nos choix individuels visant la réduction des émissions de GES n’impliquent pas de renoncer à notre confort, car un changement dans nos comportements individuels n’a collectivement qu’un effet minime sur le réchauffement climatique.

Les politiques et les puissants groupes internationaux cherchent à déplacer leur responsabilité sur les problèmes environnementaux et énergétiques vers la sphère des comportements individuels où le coupable c’est la « nature humaine ». Le débat public actuel exempte les institutions et les entreprises qui pérennisent et augmentent les dégradations à l’environnement et les émissions de GES, en laissant croire que les comportements individuels dans nos décisions d’achats vont y changer quelque chose. Ce faisant, ils font de l’éthique consumériste une marchandise !

Au lieu de rechercher les solutions énergétiques permettant de résoudre les facteurs systémiques qui sont la cause du réchauffement climatique, ils orientent la discussion sur le plan de la morale individuelle. On nous demande d’acheter des produits éco-compatibles, d’isoler nos maisons, de recycler nos déchets, etc. Sans critiquer l’utilité indéniable de ces activités, focaliser sur elles nos espoirs et les présenter comme la solution aux problèmes climatiques, détourne complètement les esprits des vraies solutions et bloque la transition énergétique vers les énergies renouvelables.

Les espoirs de changement ne doivent pas être placés prioritairement sur le consommateur, mais sur le citoyen. Car les vraies solutions constituant la transition vers les énergies renouvelables ne viendront pas de notre comportement dans un supermarché, mais de notre choix dans l’isoloir.

En fait, le changement climatique est un problème collectif global pour l’espèce humaine. Il requiert des actions politiques globales très fortes et d’en verrouiller la mise en place par l’ensemble des gouvernements de la planète.

Bien sûr, la transition énergétique nécessite d’énormes investissements pour le développement et l’utilisation effective de transports ‘verts’ et d’unité ‘vertes’ de productions industrielles. L’ordre de grandeur de ces investissements à l’échelle mondiale est à rapprocher du montant quotidien de 100 trillions d’euros constituant l’ensemble des transactions financières dans le « shadow banking » et à travers les plateformes financières qu’on appelle les « dark pools ». Cette course vers toujours plus de revenus financiers, se révèle être le syndrome pathologique d’une addiction à l’argent pour laquelle on devrait se pencher vers une réponse médicale…

Ces montants faramineux qui restent majoritairement inutilisés dans l’économie réelle, devraient être bloqués et redirigés par les gouvernements vers la transition énergétique(1). Ensuite, les Etats devront empêcher tout risque systémique bancaire en interdisant les opérations constituant des « paris » sur les prix des produits financiers, par une législation globale appropriée. Sa mise en place doit être mondiale et simultanée. Toute velléité du ‘système’ financier de se réinvestir dans une nouvelle bulle immobilière ne peut être contrecarrée que par une ‘saisie’ globale des avoirs.  

La réorientation de cette masse énorme d’argent en investissements dans les énergies renouvelables surabondantes(2), pour une transition énergétique dans le cadre de l’économie réelle contrôlée par les Etats, permettrait de rendre gratuitement les ménages énergétiquement autonomes et indépendants.

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