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mardi 10 mars 2015

Un Avenir ?


Des emplois nouveaux

Faire passer le régime énergétique mondial des combustibles fossiles et du nucléaire vers les énergies renouvelables va nécessiter des millions de travailleurs dans de nouvelles entreprises. Des millions d’immeubles seront à isoler parfaitement avant d’y implanter une autoproduction d’électricité et de chaleur. Au plan local, la gestion ‘smart-grid’[1] des petits producteurs d’électricité verte va employer des centaines de milliers de travailleurs dans toutes les villes et communes.

L’installation d’unités locales de stockage d’électricité, comme par exemple sous forme d’hydrogène[2], représente un tout nouveau secteur d’activité à créer.

Des emplois dans le secteur ‘non profit’

Dans l’avenir l’emploi va migrer des secteurs traditionnels, agriculture, industrie, commerce, services, vers le secteur ‘non profit’[3] c’est-à-dire à but non lucratif. C’est le secteur ou l’emploi augmente le plus vite. Il compte des millions de bénévoles, mais aussi des millions d’actifs avec un emploi, par exemple en Belgique, sur une croissance de l’économie totale en 2007 de 3,6 %, la croissance du ‘non profit’ est de 7 %.

Dans une étude[4] sur 42 pays, 56 millions de travailleurs salariés à plein temps travaillent aujourd’hui dans le secteur ‘non profit’, par exemple les Pays-Bas 15,9 % de salariés, en Belgique 13,1 %, au Royaume-Uni 11 %, en France 9 %, en Allemagne 6,8 %, moyenne 5,6 % sur 42 pays.

Les travailleurs du secteur ‘non profit’ sont composés de 42% de bénévoles et de 59 % de salariés. Les revenus des organismes ‘non profit’ proviennent à 50 % de revenus pour services rendus, à 36 % de subventions du secteur public, et à14 % de dons.

Aujourd’hui les gens se disent : je peux me servir de l’Internet pour partager toutes sortes de choses qui ne sont pas hors ligne dans le monde réel. Notamment les sites de location, les distributions de denrées alimentaires, les échanges culturels, les échanges de compétences professionnelles.

Avec son taux de croissance plus rapide, le ‘non profit’ ne sera plus un secteur de niche dans l’économie, mais deviendra le paradigme dominant.

Le consumérisme

Le consumérisme est un système pathologique qui fonctionne sur une liquidité préservée des produits et sur une consommation qui augmente sans cesse. Il s’effondre dès que l’un des deux se bloque. Sa pathologie est basée sur une double angoisse : celle d’un consommateur à la recherche de nouveautés pour afficher un statut social, et celle d’un entrepreneur à la recherche d’innovation pour ne pas être distancé par le marché de la consommation.[5]

Le passage rapide et irréversible de la Chine à une culture consumériste compromet toute tentative de réduire les émissions de CO2 qui porteraient atteinte à la croissance, et leur gouvernement perdrait toute légitimité politique s’il s’avisait de mettre en place les mesures exigées par les experts du changement climatique.[6]

Le changement climatique

Le changement climatique qui a lieu en ce moment à cause de l'augmentation de la concentration de CO2 est en grande partie irréversible pour 1000 années après l'arrêt des émissions.[7]

La base de l'hypothèse selon laquelle un choix peut toujours être fait pour réduire rapidement les émissions et ainsi inverser sans mal dans quelques années ou décennies les émissions de CO2, est fausse en raison de la longévité de la perturbation due au CO2  et au réchauffement atmosphérique et des océans. Des changements climatiques irréversibles dus aux émissions deCO2 ont déjà eu lieu, et les émissions futures de CO2 impliqueraient d'autres effets irréversibles pour la planète.

Une augmentation de 4°C de la température moyenne de la Terre détruira 85% de la forêt tropicale Amazonienne. Une augmentation de 4°C de la région Arctique nous rapproche terriblement du seuil de libération du CO2 et du méthane CH4 actuellement piégé dans le pergélisol (sol gelé en permanence) de Sibérie et du Groenland.[8]

La1ère cause du bouleversement climatique réside dans le pouvoir politique du lobby des combustibles fossiles, semant le doute dans l’opinion publique, et réussissant à éviter la limitation des gaz à effets de serre. Il est ahurissant qu’ils aient pu rester impunis jusqu’à présent.[9]

Figure 1. Etat actuel et évolution
si on ne prend pas de mesure.[11]
(cliquer pour agrandir)
La préoccupation du changement climatique est devenue plus forte chez les électeurs européens en 2014, mais ils se sentent impuissants individuellement. Ceci peut angoisser les plus préoccupés à un tel point que des psychologues mettent au point des stratégies destinées à gérer le malaise provenant des messages de la climatologie. Les stratégies les plus adéquates acceptent positivement les faits climatiques et les émotions qu’ils véhiculent quant à la réflexion sur notre propre avenir, celui de nos enfants et plus généralement celui de la planète. Ce qui réclame une solidité émotionnelle pour ne pas se laisser submerger.[10]


Evolution dans le temps de l’humanité
Le 1er groupe de 3 graphiques ci-dessous montrent, l’état actuel de la planète, et ce qui se produira jusqu’à l’an 2100, sur les plans de l’état de la planète, le niveau de vie matériel et le bien-être humain si on ne prend aucune mesure.[11]

Le 2nd groupe de 3 graphiques est le meilleur scénario qui aurait cherché, à partir de 2002, à stabiliser la population, et la production industrielle par habitant. Tout en créant des technologies relatives à la limitation de la pollution et en appliquant la transition énergétique, en réduisant l’exploitation des ressources de la planète et en transformant l’agriculture vers le bio.[12]

En guise de conclusion

Je pense que, pour être juste, la planète nous voit probablement comme une menace légère. Quelque chose à traiter. Et je suis sûr que la planète va se défendre à la manière d'un grand organisme, comme une ruche ou une colonie de fourmis, et se rassembler pour prépare sa défense.

Figure 2. Meilleur scénario si
on prend des mesures pour faire
évoluer nos comportements.[12]
(cliquer pour agrandir)
L'éthique - une éthique non-idéologique - permettrait d'apporter de l'équilibre et un ordre social plus humain. Dans cet esprit, j'invite les experts financiers et les dirigeants politiques à méditer les paroles d'un des sages de l'antiquité: «Ne pas partager sa richesse avec les pauvres c'est les voler et leur enlever leur gagne-pain. Car ce n'est pas nos propres biens que nous détenons, mais les leurs ". Le Pape François.
__________________________________

2. Voir Transition vers les énergies renouvelables dans ce blog. Voir les sites Hydrogenics et McPhy.
3. Voir à ce sujet ‘La Nouvelle Société du Coût Marginal Zéro’, de Jeremy Rifkin, 2014, pp. 398-402.
4. Voir ‘Putting the Civil Society Secteur on the Economic Map of the World’ (Situer la société civile sur la carte du monde), Lester Salamon, John Hopkins University, aux Etat-Unis.
5. Voir ‘Le besoin d'éthique dans le consumérisme nous détourne de la transition vers les énergies renouvelables’ dans ce blog. Voir aussi ‘Prospérité sans croissance La transition vers une économie durable’ dans ce blog.
6. Voir ‘Requiem pour l’Espèce Humaine’ de Clive Hamilton, page 111.
7. Voir ‘Irreversible Climate Change Due to Carbon Dioxide Emissions’, Susan Solomon et autres.
8. Voir ‘Requiem pour l’Espèce Humaine’ de Clive Hamilton, page 22.
9. Ibid. page 137.
10. Ibid. page 140
11. Voir ‘Les limites à la croissance (dans un monde fini)’, 2004(en) 2012(fr), de Donella Meadows, Dennis Meadows, Jorgen Randers, page 249.
12. Ibid. page 347.


lundi 20 mai 2013

Prospérité sans croissance
La transition vers une économie durable

Ce livre démontre la faisabilité d’une économie durable dans les limites d’un monde fini. C’est donc l’ouvrage le plus important depuis le dernier « diagnostic » du groupe de chercheurs du MIT paru sous le titre « Les limites à la croissance ».

« Le défi actuel pour l’humanité est de reconnaître et préciser les conditions d’une prospérité possible dans les limites d’une planète finie. Réaliser une prospérité durable ne peut se faire qu’en fournissant aux Êtres humains des capacités d’épanouissement à l’intérieur de ces limites dictées par les ressources disponibles et par une économie écologique.

La croissance n’est pas soutenable, car les ressources nécessaires à la production sont limitées. La croissance accroît les coûts environnementaux et les inégalités de bien-être social. La décroissance est instable et diminue la consommation, ce qui accroît le chômage. Elle diminue la compétitivité qui conduit à une spirale récessionniste. C’est le dilemme de la croissance, car elle conduit à l’impossibilité d’une prospérité durable.

Il est nécessaire de réparer les effets désastreux du consumérisme sur les Être humains. Le consumérisme est un système pathologique qui fonctionne sur une liquidité préservée des produits et une consommation qui augmente sans cesse. Il s’effondre dès que l’un des deux se bloque. Sa pathologie est basée sur une double angoisse : celle d’un consommateur à la recherche de nouveautés pour afficher un statut social, et celle d’un entrepreneur à la recherche d’innovation pour ne pas être distancé par le marché de la consommation. Face à ces mécanismes, une prospérité durable représente le défi immense de créer d’autres structures économiques et sociales. »


L’auteur nous définit un nouveau cadre macroéconomique où il inscrit l’activité économique à l’intérieur des limites écologiques d’une planète finie. L’auteur développe les équations d’un nouveau modèle macroéconomique écologique ! La logique du consumérisme doit changer pour des alternatives crédibles permettant l’épanouissement des Êtres humains sans accumulation matérielle non durable.

« La dérive culturelle qui renforce l’individualisme aux dépens de la société et qui soutient l’innovation aux dépens de la durabilité et de la tradition, constitue une distorsion de la condition humaine. C’est une dérive qui sert et est servie par la recherche de la croissance, et qui peut conduire à une utopie matérialiste et en finalité à des déceptions humaines. Car les limites écologiques de la planète ne nous donnent pas la capacité de réaliser ce rêve.

D’ici à la fin du siècle, nos enfants et nos petits enfants seront confrontés à un climat hostile, à l’épuisement des ressources, à la destruction des habitats, à la disparition des espèces, à la rareté alimentaire, aux migrations de masse et, de manière presque inévitable à la guerre.

Nous n’avons donc pas d’autre choix que de travailler à la transformation des structures et des institutions qui soutiennent le corps social avec une vision crédible de prospérité durable. Le changement peut être influencé par notre comportement électoral par la pression démocratique que nous exerçons sur nos dirigeants et par un activisme associatif ou de terrain.

En premier lieu nous devons établir les limites écologiques à l’activité humaine. Deuxièmement, nous devons remédier à l’inculte science économique de la croissance permanente. Enfin, nous devons transformer la logique sociale nuisible du consumérisme. Seule compte notre capacité à croire dans le changement et à y travailler. »


Olivier Berruyer nous en apprend beaucoup dans son blog sur la grande illusion des prévisions de croissance.


Tim Jackson ________________________________
1. « Prospérité sans croissance – La transition vers une économie durable » L’auteur, Tim Jackson, est économiste, professeur de développement durable à l’Université du Surrey. Il mène des recherches au « Centre for Environmental Strategy » (CES) sur la psychologie sociale des consommateurs.
2. « Les limites à la croissance (dans un monde fini) » est une traduction française de « The Limits to Growth, The 30-Year Update ».

dimanche 18 mars 2012

Le nucléaire un an après Fukushima

Renforcement de la sécurité nucléaire
L'accident nucléaire de Fukushima a mis en lumière des défauts de conception, puis en question la sureté nucléaire nippone, et dès lors la sureté des centrales nucléaires près de chacun de nous fut aussi questionnée.
Des « Stress Tests » sur les centrales européennes en 2011 se sont donc étendus à des éventualités d'origine extérieures et improbables, comme des accidents naturels ou non, un accident d'avion, une explosion proche, des intempéries extrêmes (tempêtes, feux de forêt, pluies diluviennes), un séisme, une inondation, un tsunami, des cyber attaques, et le terrorisme. Les mesures recommandées à mettre en œuvre immédiatement comprennent entre autres des générateurs électriques de secours internes à chaque centrale (ce qui faisait défaut à Fukushima), le rehaussement des digues contre les inondations et les tsunamis et de nouveaux bâtiments de contrôle « bunkérisés ». Mais en fait, tous les résultats de ces tests n'ont débouché en France, sur l'arrêt immédiat d'aucun réacteur…
En Europe, la stratégie nucléaire est malheureusement une affaire nationale
Mais alors, que nous ont donc appris les accidents de Tree Mile Island, Tchernobyl et Fukushima ? Et bien, qu'il existera toujours des risques « résiduels » non couverts par toutes les mesures de sécurité nucléaire aussi renforcées soient-elles ! Tchernobyl nous rappelle que les risques « résiduels », ou pas, sont par nature transfrontières. Ainsi, le Luxembourg voit sa souveraineté bafouée par les risques « résiduels » de la centrale française de Cattenom potentiellement capable de désertifier sur 30-40 km, comme à Fukushima, sa capitale, ses principales villes, d'anéantir son économie et son état, de disperser la majorité de sa population à l'étranger !
Faire accepter ces risques « résiduels » par les populations qui les encourent est la charge qui incombe aux agences nationales de sécurité nucléaire. Tout en essayant de nous convaincre que les risques « résiduels » sont acceptables, les agences nationales ne nous garantissent d'aucun dédommagement en cas d'accident. Pas plus que les États qui ont autorisé ces centrales près de chez nous.
Au moment où l'Union Européenne développe le marché unique du gaz et de l'électricité, il n'y a encore aucune stratégie européenne sur les programmes de production d'électricité d'origine nucléaire ! Les États membres de l'UE ont voulu conserver cette prérogative de décider du nucléaire au niveau national. C'est donc à eux de prendre position sur ces risques nucléaires « résiduels » et de dire, sous le regard de l'opinion publique, s'ils veulent poursuivre le développement des programmes nucléaires ou au contraire s'ils veulent « sortir du nucléaire » plus ou moins rapidement. Cette question revient maintenant dans toutes les campagnes électorales, comme par exemple en France pour les présidentielles du printemps 2012.
L'amorce d'une sortie du nucléaire en Europe
L'intérêt des populations européennes est que se crée enfin une stratégie européenne d'approvisionnement énergétique, couvrant toutes les sources d'énergie, d'origine renouvelable et non renouvelable, y compris le nucléaire basé sur de l'uranium non renouvelable.
L'Allemagne qui dispose d'une avance certaine dans le développement de ses sources d'énergie d'origine renouvelables – éolien et photovoltaïque – a décidé d'arrêter toutes ses centrales nucléaires progressivement jusqu'à 2022. Le Luxembourg et l'Italie qui n'ont pas de centrales ont aussi décidé de rester en dehors du nucléaire. La Belgique a voté un plan de sortie du nucléaire en 2003, et son gouvernement en décembre 2011 a confirmé cette volonté. Enfin le gouvernement Suisse prévoit la fermeture du dernier réacteur pour 2034.
Le Royaume Uni et la France sont les deux principaux défenseurs de la production d'électricité d'origine nucléaire. Mais leurs peuples ne sont pas d'accord. Au Royaume Uni, un sondage montre que 70 % des britanniques sont en faveur des énergies renouvelables, de l'efficacité énergétique dans les foyers, les commerces et l'industrie. Seulement 10 % sont en faveur d'investissements dans l'électricité nucléaire. En France, un sondage de l'IFOP indique que 70 % des français seraient en faveur de la « sortie du nucléaire » parmi lesquels 51 % pour une sortie en 25 à 30 ans, et 19 % pour une sortie rapide.
© NC WARN, by courtesy
Les énergies renouvelables deviennent moins chères que le nucléaire

La tendance du prix du kWh solaire photovoltaïque (PV) est à la baisse depuis des décades. Tandis que le prix du kWh nucléaire est depuis longtemps à la hausse avec les prix des constructions et les évolutions technologiques des centrales. Il est encore plus fortement à la hausse depuis Fukushima à cause des conditions imposées par le renforcement de la sécurité nucléaire et la prise en compte des prix du démantèlement des vieilles centrales et du traitement des déchets.
Depuis 2010, ces prix se sont croisés et le kWh solaire PV est devenu moins cher que le kWh nucléaire ! Ceci s'est révélé en premier aux Etats-Unis où la concurrence est très forte entre les sociétés de production d'électricité et où les tarifs à la clientèle sont très concurrentiels. Ceci a été démontré dans l'étude1 du Professeur John O. Blackburn de l'Université Duke en Caroline du Nord.
Les citoyens demandent la transparence des prix de production du kWh pour chaque source d'énergie ! Pour les Européens, la comparaison des prix de production du kWh pour chaque source d'énergie est complètement opaque. Les seuls tarifs connus des gens sont ceux de divers mix-énergétiques. C'est pire en France où le solaire PV a été complètement étouffé économiquement depuis 2008.
Des tarifs de l'électricité à la baisse à moyen terme
Les gens doivent savoir qu'à l'avenir, les prix de revient des productions de l'électricité solaire PV et nucléaire seront nécessairement légèrement plus élevés que les prix actuels. Surtout à cause des prix qui reflètent une industrie nucléaire subventionnée depuis des décennies avec des coûts qui ne sont pas encore totalement clairs sur les déchets.
Mais, cette étude nous apprend que les factures augmenteront beaucoup moins vite avec le solaire PV qu'avec des nouvelles centrales nucléaires à la sécurité renforcée. À moyen terme, les sources d'origine renouvelable continueront à produire de l'électricité avec un tarif orienté à la baisse. Ce qui dénotera une transition énergétique largement engagée.
En toile de fond se prépare un tsunami de changements qui vont balayer l'industrie de la production d'électricité à cause de cette transition énergétique qui est engagée vers les sources d'électricité renouvelables et vers un usage plus efficace de l'électricité. L'emploi de nouvelles méthodes s'accélère pour obtenir plus d'économies d'énergie dans la construction et la rénovation des bâtiments, dans les appareils électroménagers et dans l'éclairage. Ceci signifie que la demande d'électricité diminue sans discontinuer, mesurée en kWh annuels dans le secteur résidentiel, dans le commerce, les services et dans les bâtiments publics. L'électrification des transports ouvre de nouveaux marchés pour l'électricité qui est beaucoup plus efficace que les carburants fossiles, rend la mobilité de moins en moins chère avec la baisse des coûts du solaire PV.
Subsides d'Etat : plus pour le nucléaire que pour les renouvelables
Actuellement l'industrie nucléaire fait pression et obtient toujours autant de subsides pour la recherche et le développement2 (R&D). Et il en est ainsi depuis plus de 40 ans ! Car enfin, si cette industrie n'est pas encore à maturité maintenant, les contribuables devraient se demander si elle le sera jamais sans les subsides publics. Ainsi rien ne permet de croire que les coûts de production du nucléaire puissent jamais diminuer.

Ce déséquilibre depuis 25 ans à l’avantage du nucléaire est maintenu par l’Union européenne qui a cependant fortement augmenté ses budgets R&D vers les renouvelables et l’efficacité énergétique. On voit dans le graphique sur l’évolution du budget R&D qu’en même temps que les secteurs renouvelables et efficacité énergétique disposent de nouvelles ressources, le secteur nucléaire maintient ses budgets R&D de manière prépondérante.





Le budget R&D destiné au nucléaire est toujours orienté vers de nouvelles technologies, alors qu’il faut d’urgence l’orienter vers le démantèlement des centrales, le stockage définitif des déchets, et peut-être marginalement vers la recherche pure (l’après ITER(3)).
Le budget R&D en progression sur les combustibles fossiles (en voie d’extinction totale au cours de ce siècle) s’explique par les recherches sur le gaz de schiste, sujet très controversé et méritant une grande prudence, qui selon ses opposants est susceptible, avec l’habitat dense européen, de chasser les populations qui seraient alimentées en eau par des nappes phréatiques polluées.

La recherche sur le stockage de l'hydrogène et les piles à combustible est nécessaire pour assurer la transition future des transports électriques vers les transports par pile à hydrogène4. La technologie existe, mais les conditions de production et de stockage dans des stations distributrices d'hydrogène en milieu urbain nécessite de développer plus de sécurité dans ces installations.
______________________
(1) Solar and Nuclear Costs – The Historic Crossover, Solar Energy is Now the Better Buy, John O. Blackburn, Sam Cunningham, July 2010, prepared for the North Carolina Waste Awareness & Reduction Network (www.ncwarn.org)
(2) Source « Agence Internationale à l'Énergie », Estimated R&D budgets by World Region, Europe, sur 25 ans 1986-2010 (www.iea.org)
(3) ITER, International Tokamak Experimental Reactor, programme de recherche sur la fusion nucléaire dont le budget avoisine les 10 milliards d'euros. Au cœur d'ITER la fusion nucléaire se fait à 150 millions de °C, soit 10 fois la température existante au cœur du soleil.
(4) Blog : L'Énergie renouvelable, c'est la Vie durable, Quel carburant dans l'avenir pour les autos ?, 26-12-2011
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Dernières modifications à l'article : 27 Octobre 2013.


En réponse au commentaire de BOILEAU Pierre :
 

Tout d'abord, je veux qu'il soit clair que je ne suis pas membre d'un parti écolo, mais seulement du parti des ingénieurs, et que j'essaie de regarder les effets des centrales nucléaires et des panneaux solaires de manière la plus neutre possible. N'étant pas Français, je ne me prononcerai pas sur la question éminemment politique de l'indépendance énergétique de la France voulue lors des chocs pétroliers des années 1970. Je constate que d'autres grands pays, comme par exemple l’Italie, n’ont pas jugé politiquement souhaitable de s’engager dans la voie du nucléaire.
La durée de vie des modules PV fabriqués en Europe à partir de 2012 a été améliorée de 25 à 30 ans (source : Solarworld SunmoduleProtect) et non 10 ans seulement comme vous le prétendez erronément.
Le rendement de ces modules PV est de 0,18 à 0,19 kWc/m2 (kilowatt-crête par mètre carré). De toute façon, ce n’est pas pertinent de juger le rendement des modules PV quand on sait que l’énergie solaire est surabondante. J’ai démontré que la totalité des énergies consommées en France (transports, chauffage, usage par l’industrie, etc.) peuvent être produites par des modules PV classiques couvrant une surface de 2,7% du territoire métropolitain, et beaucoup d’autres sources d’énergies renouvelables sont possibles !
L’énergie primaire nécessaire pour fabriquer un module PV sera ensuite produite par le module en 0,97 année en moyenne. La production de gaz à effet de serre (GES) pendant la fabrication des modules PV était de 800 Kg de CO2eq par kilowatt-crête en 2011, de sorte que leur impact environnemental présente une balance largement positive sur la durée de vie d’un module PV. Les émissions de GES évitées sont supérieures aux émissions générées pendant le cycle de vie de 30 ans d’un module PV de 90% par comparaison aux centrales au gaz et de 96,8% pour les centrales au charbon.
Des chiffres précis ont été présentés au PCF World Forum à Berlin en avril 2012. (voir la vidéo en anglais)

Actuellement la société Deutsche Solar GmbH travaille sur le recyclage, la transformation, le raffinage et la récupération de matériaux en silicium d’origines diverses. Cela concerne généralement les produits des industries solaires et des semi-conducteurs. Des machines modernes de classification et de broyage sont disponibles avec un contrôle qualité.

Je n’ai pas connaissance que l’impact environnemental et le coût d’une centrale nucléaire n’ait été chiffré en termes d’émissions de CO2eq lors de sa construction, ni en termes d’entretien annuel, ni en terme de démantèlement en fin de cycle de vie, pas plus qu’en termes annuels pour la période de gestion des déchets (estimations encore peu crédibles). Surtout si on sait que certains éléments radioactifs à vie longue nécessitent une gestion pendant des milliers d’années, voire plus.

Le drame de Fukushima (de Tchernobyl et de Three-Mile-Island) a (ont) amplement démontré que l’impact environnemental des centrales nucléaires n’était pas chiffrable lorsqu’on en perd le contrôle. Aucune compagnie d’assurance ne peut assurer ce risque. Des pays comme le mien (le Luxembourg) peuvent être rayés de la carte si la centrale française voisine (Cattenom) avait un accident nucléaire équivalent à ce qui est arrivé jusqu’ici dans le monde à trois reprises.
Enfin, ce que vous appelez le stockage STEP, que nous appelons stockage d’eau dans des lacs par pompage et turbinage, a été mis en œuvre depuis longtemps dans notre petit pays, à la mesure de notre consommation électrique. (voir la liste mondiales des centrales de pompage turbinage sur Wikipedia)
Ces questions n’ont rien à voir avec « l’indépendance énergétique » ni avec les rejets de GES pendant la production d’électricité nucléaire, mais simplement avec le bon sens et surtout avec la pérennité de la vie humaine sur la planète.