Des emplois nouveaux
Faire
passer le régime énergétique mondial des combustibles fossiles et du nucléaire
vers les énergies renouvelables va nécessiter des millions de travailleurs dans
de nouvelles entreprises. Des millions d’immeubles seront à isoler parfaitement
avant d’y implanter une autoproduction d’électricité et de chaleur. Au plan
local, la gestion ‘smart-grid’[1] des petits producteurs d’électricité
verte va employer des centaines de milliers de travailleurs dans toutes les
villes et communes.
L’installation
d’unités locales de stockage d’électricité, comme par exemple sous forme d’hydrogène[2], représente un tout nouveau secteur
d’activité à créer.
Des emplois
dans le secteur ‘non profit’
Dans
l’avenir l’emploi va migrer des secteurs traditionnels, agriculture, industrie,
commerce, services, vers le secteur ‘non profit’[3] c’est-à-dire à but non lucratif. C’est le
secteur ou l’emploi augmente le plus vite. Il compte des millions de bénévoles,
mais aussi des millions d’actifs avec un emploi, par exemple en Belgique, sur
une croissance de l’économie totale en 2007 de 3,6 %, la croissance du ‘non
profit’ est de 7 %.
Dans
une étude[4] sur 42 pays, 56 millions de
travailleurs salariés à plein temps travaillent aujourd’hui dans le secteur
‘non profit’, par exemple les Pays-Bas 15,9 % de salariés, en Belgique 13,1 %, au
Royaume-Uni 11 %, en France 9 %, en Allemagne 6,8 %, moyenne 5,6 % sur 42 pays.
Les
travailleurs du secteur ‘non profit’ sont composés de 42% de bénévoles et de 59
% de salariés. Les revenus des organismes ‘non profit’ proviennent à 50 % de
revenus pour services rendus, à 36 % de subventions du secteur public, et à14 %
de dons.
Aujourd’hui
les gens se disent : je peux me servir de l’Internet pour partager toutes
sortes de choses qui ne sont pas hors ligne dans le monde réel. Notamment les
sites de location, les distributions de denrées alimentaires, les échanges
culturels, les échanges de compétences professionnelles.
Avec
son taux de croissance plus rapide, le ‘non profit’ ne sera plus un secteur de
niche dans l’économie, mais deviendra le paradigme dominant.
Le
consumérisme
Le consumérisme est un système pathologique
qui fonctionne sur une liquidité préservée des produits et sur une consommation
qui augmente sans cesse. Il s’effondre dès que l’un des deux se bloque. Sa
pathologie est basée sur une double angoisse : celle d’un consommateur à la
recherche de nouveautés pour afficher un statut social, et celle d’un
entrepreneur à la recherche d’innovation pour ne pas être distancé par le
marché de la consommation.[5]
Le
passage rapide et irréversible de la Chine à une culture consumériste compromet
toute tentative de réduire les émissions de CO2 qui porteraient
atteinte à la croissance, et leur gouvernement perdrait toute légitimité
politique s’il s’avisait de mettre en place les mesures exigées par les experts
du changement climatique.[6]
Le
changement climatique
Le
changement climatique qui a lieu en ce moment à cause de l'augmentation de la
concentration de CO2 est en grande partie irréversible pour 1000
années après l'arrêt des émissions.[7]
La
base de l'hypothèse selon laquelle un choix peut toujours être fait pour
réduire rapidement les émissions et ainsi inverser sans mal dans quelques
années ou décennies les émissions de CO2, est fausse en raison de la
longévité de la perturbation due au CO2 et au réchauffement
atmosphérique et des océans. Des changements climatiques irréversibles dus aux
émissions deCO2 ont déjà eu lieu, et les émissions futures de CO2 impliqueraient d'autres effets irréversibles pour la planète.
Une
augmentation de 4°C de la température moyenne de la Terre détruira 85% de la
forêt tropicale Amazonienne. Une augmentation de 4°C de la région Arctique nous
rapproche terriblement du seuil de libération du CO2 et du méthane
CH4 actuellement piégé dans le pergélisol (sol gelé en permanence)
de Sibérie et du Groenland.[8]
La1ère cause du bouleversement climatique réside dans le pouvoir
politique du lobby des combustibles fossiles, semant le doute dans l’opinion
publique, et réussissant à éviter la limitation des gaz à effets de serre. Il
est ahurissant qu’ils aient pu rester impunis jusqu’à présent.[9]
La préoccupation du changement climatique est
devenue plus forte chez les électeurs européens en 2014, mais ils se sentent
impuissants individuellement. Ceci peut angoisser les plus préoccupés à un tel
point que des psychologues mettent au point des stratégies destinées à gérer le
malaise provenant des messages de la climatologie. Les stratégies les plus
adéquates acceptent positivement les faits climatiques et les émotions qu’ils véhiculent
quant à la réflexion sur notre propre avenir, celui de nos enfants et plus
généralement celui de la planète. Ce qui réclame une solidité émotionnelle pour
ne pas se laisser submerger.[10]
Evolution
dans le temps de l’humanité
Le
1er groupe de 3 graphiques ci-dessous
montrent, l’état actuel de la planète, et ce qui se produira jusqu’à l’an 2100,
sur les plans de l’état de la planète, le niveau de vie matériel et le
bien-être humain si on ne prend aucune mesure.[11]
Le 2nd groupe de 3 graphiques est le meilleur scénario qui aurait
cherché, à partir de 2002, à stabiliser la population, et la production
industrielle par habitant. Tout en créant des technologies relatives à la
limitation de la pollution et en appliquant la transition énergétique, en
réduisant l’exploitation des ressources de la planète et en transformant
l’agriculture vers le bio.[12]
En guise de
conclusion
Je pense que, pour être juste, la planète nous
voit probablement comme une menace légère. Quelque chose à traiter. Et je suis
sûr que la planète va se défendre à la manière d'un grand organisme, comme une
ruche ou une colonie de fourmis, et se rassembler pour prépare sa défense.
Figure
2. Meilleur scénario si
on prend des mesures pour faire évoluer nos comportements.[12] (cliquer pour agrandir) |
L'éthique - une éthique non-idéologique -
permettrait d'apporter de l'équilibre et un ordre social plus humain. Dans cet
esprit, j'invite les experts financiers et les dirigeants politiques à méditer
les paroles d'un des sages de l'antiquité: «Ne pas partager sa richesse avec
les pauvres c'est les voler et leur enlever leur gagne-pain. Car ce n'est pas
nos propres biens que nous détenons, mais les leurs ". Le Pape François.
__________________________________2. Voir Transition vers les énergies renouvelables dans ce blog. Voir les sites Hydrogenics et McPhy.
3. Voir à ce sujet ‘La Nouvelle Société du Coût Marginal Zéro’, de Jeremy Rifkin, 2014, pp. 398-402.
4. Voir ‘Putting the Civil Society Secteur on the Economic Map of the World’ (Situer la société civile sur la carte du monde), Lester Salamon, John Hopkins University, aux Etat-Unis.
5. Voir ‘Le besoin d'éthique dans le consumérisme nous détourne de la transition vers les énergies renouvelables’ dans ce blog. Voir aussi ‘Prospérité sans croissance La transition vers une économie durable’ dans ce blog.
6. Voir ‘Requiem pour l’Espèce Humaine’ de Clive Hamilton, page 111.
7. Voir ‘Irreversible Climate Change Due to Carbon Dioxide Emissions’, Susan Solomon et autres.
8. Voir ‘Requiem pour l’Espèce Humaine’ de Clive Hamilton, page 22.
9. Ibid. page 137.
10. Ibid. page 140
11. Voir ‘Les limites à la croissance (dans un monde fini)’, 2004(en) 2012(fr), de Donella Meadows, Dennis Meadows, Jorgen Randers, page 249.
12. Ibid. page 347.
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