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lundi 20 mai 2013

Prospérité sans croissance
La transition vers une économie durable

Ce livre démontre la faisabilité d’une économie durable dans les limites d’un monde fini. C’est donc l’ouvrage le plus important depuis le dernier « diagnostic » du groupe de chercheurs du MIT paru sous le titre « Les limites à la croissance ».

« Le défi actuel pour l’humanité est de reconnaître et préciser les conditions d’une prospérité possible dans les limites d’une planète finie. Réaliser une prospérité durable ne peut se faire qu’en fournissant aux Êtres humains des capacités d’épanouissement à l’intérieur de ces limites dictées par les ressources disponibles et par une économie écologique.

La croissance n’est pas soutenable, car les ressources nécessaires à la production sont limitées. La croissance accroît les coûts environnementaux et les inégalités de bien-être social. La décroissance est instable et diminue la consommation, ce qui accroît le chômage. Elle diminue la compétitivité qui conduit à une spirale récessionniste. C’est le dilemme de la croissance, car elle conduit à l’impossibilité d’une prospérité durable.

Il est nécessaire de réparer les effets désastreux du consumérisme sur les Être humains. Le consumérisme est un système pathologique qui fonctionne sur une liquidité préservée des produits et une consommation qui augmente sans cesse. Il s’effondre dès que l’un des deux se bloque. Sa pathologie est basée sur une double angoisse : celle d’un consommateur à la recherche de nouveautés pour afficher un statut social, et celle d’un entrepreneur à la recherche d’innovation pour ne pas être distancé par le marché de la consommation. Face à ces mécanismes, une prospérité durable représente le défi immense de créer d’autres structures économiques et sociales. »


L’auteur nous définit un nouveau cadre macroéconomique où il inscrit l’activité économique à l’intérieur des limites écologiques d’une planète finie. L’auteur développe les équations d’un nouveau modèle macroéconomique écologique ! La logique du consumérisme doit changer pour des alternatives crédibles permettant l’épanouissement des Êtres humains sans accumulation matérielle non durable.

« La dérive culturelle qui renforce l’individualisme aux dépens de la société et qui soutient l’innovation aux dépens de la durabilité et de la tradition, constitue une distorsion de la condition humaine. C’est une dérive qui sert et est servie par la recherche de la croissance, et qui peut conduire à une utopie matérialiste et en finalité à des déceptions humaines. Car les limites écologiques de la planète ne nous donnent pas la capacité de réaliser ce rêve.

D’ici à la fin du siècle, nos enfants et nos petits enfants seront confrontés à un climat hostile, à l’épuisement des ressources, à la destruction des habitats, à la disparition des espèces, à la rareté alimentaire, aux migrations de masse et, de manière presque inévitable à la guerre.

Nous n’avons donc pas d’autre choix que de travailler à la transformation des structures et des institutions qui soutiennent le corps social avec une vision crédible de prospérité durable. Le changement peut être influencé par notre comportement électoral par la pression démocratique que nous exerçons sur nos dirigeants et par un activisme associatif ou de terrain.

En premier lieu nous devons établir les limites écologiques à l’activité humaine. Deuxièmement, nous devons remédier à l’inculte science économique de la croissance permanente. Enfin, nous devons transformer la logique sociale nuisible du consumérisme. Seule compte notre capacité à croire dans le changement et à y travailler. »


Olivier Berruyer nous en apprend beaucoup dans son blog sur la grande illusion des prévisions de croissance.


Tim Jackson ________________________________
1. « Prospérité sans croissance – La transition vers une économie durable » L’auteur, Tim Jackson, est économiste, professeur de développement durable à l’Université du Surrey. Il mène des recherches au « Centre for Environmental Strategy » (CES) sur la psychologie sociale des consommateurs.
2. « Les limites à la croissance (dans un monde fini) » est une traduction française de « The Limits to Growth, The 30-Year Update ».

jeudi 26 juillet 2012

Les limites à la croissance

Ceux d’entre nous qui dans les années 70, s’étaient intéressés aux travaux du Club de Rome sur la croissance, n’ont pas pu manquer la parution en français de la mise à jour du fameux rapport Meadows : « Les limites à la croissance1 ».

Il ya donc 40 ans en 1972, Donella Meadows, Dennis Meadows, Jorgen Randers et 14 autres chercheurs du MIT2 mettaient la Théorie de la Dynamique des Systèmes en équations pour modéliser la croissance. La Théorie de la Dynamique des Systèmes provient des travaux de Jay Forrester, professeur au MIT, concepteur du modèle informatique Word3. La version initiale de Word3 a été adaptée en Word3-91 et les résultats furent publiés sous « Beyond the Limits » en 1992. Une adaptation nouvelle en Word3-03 a engendré les résultats publiés en 2004, dont nous lisons enfin la traduction sous « Les limites à la croissance (dans un monde fini) » en 2012. 

D’après les auteurs, le scénario initial de 1972 se confirme actuellement, bien qu’il soit basé sur des données de l’époque qui décrivent de façon réaliste la seconde moitié du 20ème siècle. On y constate un décrochage avant 2020 de la production industrielle, de la production agricole (nourriture disponible),  de l’espérance de vie, du bien-être humain et des ressources non renouvelables de la planète. 

Après avoir tenté divers scénarios, les auteurs décrivent, dans un scénario n° 9, une planète qui aurait cherché, à partir de 2002, à stabiliser sa population et sa production industrielle par habitant, et qui investit dans la lutte antipollution, dans la préservation des ressources non renouvelables et dans l’agriculture. 

Cet ouvrage est à recommander comme livre de référence pour nos politiciens qui, avant de parler de « relancer » la croissance, devraient se poser les questions suivantes : À quoi sert la croissance ? À qui bénéficie-t-elle ? Combien de temps durera-t-elle ? Cette croissance peut-elle être supportée par la planète ? Ce type de croissance sert-il des objectifs sociétaux et favorise-t-il la durabilité ? 

Une société durable réviserait les modes de répartition actuels entre pauvres et riches pour qu’ils soient plus équitables. Maintenir les pauvres dans le dénuement entretient le germe de la révolte et de la guerre, et empêche de stabiliser la démographie durablement au niveau mondial. Une société durable cherchera à répondre aux besoins de tous les êtres humains. Pourvu que ceux-ci admettent que le potentiel de croissance qu’il nous reste soit réparti entre tous, et à ceux qui en ont le plus besoin. Une société durable ne peut pas se bâtir sur le découragement des plus faibles, sur le chômage, car ce sont les résultats de l’interruption de croissance de l’économie actuelle. On peut arrêter la voiture de l’économie avec ses freins, de façon durable, ou avec un mur de pierre, à la façon de la récession actuelle. 

L’économie mondiale est en dépassement de toutes les limites physiques de la planète, ce qui amène son basculement inattendu, rapide, incompatible pour y faire face avec le temps d’adaptation nécessaire aux individus et aux entreprises. Une approche volontariste vers la durabilité nécessite une préparation lente pour que chacun trouve sa place dans une nouvelle économie durable.
__________________________ 

1.  « Les Limites à la Croissance (dans un monde fini) » est une traduction française de « The Limits to Growth, The 30-Year Update ». C’est la mise à jour en 2004, 30 ans après, du fameux Rapport Meadows de 1972 qui fut inspiré par Aurelio Peccei, fondateur du Club de Rome, au Groupe Dynamique des Système au sein du MIT qui s’est servi de la ‘Théorie de la Dynamique des Systèmes’ pour analyser les causes et conséquences à long terme de la croissance mondiale. Le Rapport Meadows fut publié en français sous le titre « Halte à la croissance ? ».

2. MIT Massachusetts Institute of Technology, Sloan School: Alison A. Anderson, USA, Erich K.O. Zahn Allemagne, Ilyas Bayar, Turquie, Jay M. Anderson, USA, Farhad Hakimzadeh, Iran, William W. Behrens III, USA, Judith A. Machen, USA, Steffen Harbordt, Allemagne, Peter Milling, Allemagne, Nirmala S. Murthy, Inde, Roger F. Naill, USA, Stephen Schantzis, USA, John A. Seeger, USA, Marilyn Williams, USA.