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jeudi 22 octobre 2015

Les limites à l’extraction du pétrole et autres minerais

Le rapport entre l’énergie produite et l’énergie investie s’appelle le TRE Taux de Retour Energétique (en anglais ERoI Energy Returned on Energy Invested) Si on récolte moins que ce qu’on investit, cela ne vaut pas la peine de creuser (sauf si on vous donne de l’argent pour le faire, p.ex. en faisant tourner la planche à billet).

Le TRE est en déclin. Dans les années 1950 il fallait investir 1 baril de pétrole pour en obtenir 100. Aujourd'hui il faut investir 1 baril pour en obtenir 15, et dans le cas des schistes bitumineux il en faut 1 pour en obtenir de 1,2 à 2,5. Ce principe est valable pour toutes les ressources finies, gaz, pétrole, charbon, métaux et terres-rares inclus.

Après avoir exploité les minerais les plus concentrés des terres-rares et des autres métaux, il ne reste désormais que les minerais les moins concentrés, qui sont plus difficiles à extraire et requièrent de plus en plus d'énergie pour être transformés. Ainsi, un déclin inexorable du TRE des énergies fossiles est en train de se propager tout doucement aux énergies renouvelables par le biais des métaux et terres-rares nécessaires dans leurs fabrications.

Ainsi, nous avons 2 problèmes contradictoires et qui se renforcent au même moment : plus d'énergie nécessaire pour extraire et raffiner les métaux et terres-rares, plus de métaux et terres-rares requis pour construire les installations produisant une énergie renouvelable, donc de l'énergie renouvelable de moins en moins accessible. Le déclin inexorable du TRE accroît le manque à gagner, ce qui rend toute promesse de croissance économique impossible à tenir.

Le déclin du TRE annonce la fin définitive de la croissance mondiale. Car notre système de production, de distribution et de consommation d’énergie ne peut fonctionner sans le fonctionnement correct du système financier, énergie et finance sont intimement liées ; la finance formant la courroie de distribution de l’énergie.

Dans un premier temps l’énergie devient chère à produire, puis le coût de l’énergie devient trop élevé à produire. Alors, la finance a recours à la dette et à la planche à billet, mais, ce système basé sur la dette peut-il fonctionner indéfiniment ?

Les déclins des TRE poussent nos économies vers la récession, et inversement, les récessions économiques accélèrent le déclin de la production énergétique.

Le déclin du TRE annonce la fin définitive de la croissance mondiale.

Nous sommes dans une période où nous avons dépassé le pic du pétrole et de beaucoup de minerais dont les terres-rares. Désormais, l’extraction de tout type d’énergies, fossiles ou renouvelables, ne peut se faire sans accroître la dette toujours croissante des Etats. Notre système énergétique se shoote aux dettes.


L’avenir ne dépend pas des réserves fossiles, ni du TRE, mais du temps que notre système économique interconnecté peut encore tenir.

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