Le rapport entre l’énergie produite et l’énergie investie
s’appelle le TRE Taux de Retour
Energétique (en anglais ERoI Energy
Returned on Energy Invested) Si on récolte moins que ce qu’on investit, cela
ne vaut pas la peine de creuser (sauf si on vous donne de l’argent pour le
faire, p.ex. en faisant tourner la planche à billet).
Le TRE est en déclin. Dans les années 1950 il fallait
investir 1 baril de pétrole pour en obtenir 100. Aujourd'hui il faut investir 1
baril pour en obtenir 15, et dans le cas des schistes bitumineux il en faut 1
pour en obtenir de 1,2 à 2,5. Ce principe est valable pour toutes les ressources finies, gaz, pétrole, charbon, métaux et terres-rares inclus.
Après avoir exploité les minerais les plus concentrés
des terres-rares et des autres métaux, il ne reste désormais que les minerais les
moins concentrés, qui sont plus difficiles à extraire et requièrent de plus en
plus d'énergie pour être transformés. Ainsi, un déclin
inexorable du TRE des énergies fossiles est en train de se propager tout
doucement aux énergies renouvelables par le biais des métaux et terres-rares
nécessaires dans leurs fabrications.
Ainsi, nous avons 2 problèmes contradictoires et qui
se renforcent au même moment : plus d'énergie nécessaire pour extraire et
raffiner les métaux et terres-rares, plus de métaux et terres-rares requis pour
construire les installations produisant une énergie renouvelable, donc de
l'énergie renouvelable de moins en moins accessible. Le déclin
inexorable du TRE accroît le manque à gagner, ce qui rend toute promesse de
croissance économique impossible à tenir.
Le déclin du TRE annonce la fin définitive de la
croissance mondiale. Car notre système de production, de distribution et de
consommation d’énergie ne peut fonctionner sans le fonctionnement correct du
système financier, énergie et finance sont intimement liées ; la finance
formant la courroie de distribution de l’énergie.
Dans un premier temps l’énergie devient chère à produire,
puis le coût de l’énergie devient trop élevé à produire. Alors, la finance a
recours à la dette et à la planche à billet, mais, ce système basé sur la dette
peut-il fonctionner indéfiniment ?
Les déclins des TRE poussent nos économies vers la
récession, et inversement, les récessions économiques accélèrent le déclin de
la production énergétique.
Le déclin du TRE annonce la fin définitive de la
croissance mondiale.
Nous sommes dans une période où nous avons dépassé le pic
du pétrole et de beaucoup de minerais dont les terres-rares. Désormais,
l’extraction de tout type d’énergies, fossiles ou renouvelables, ne peut se
faire sans accroître la dette toujours croissante des Etats. Notre système
énergétique se shoote aux dettes.
L’avenir ne dépend pas des réserves fossiles, ni du TRE,
mais du temps que notre système économique interconnecté peut encore tenir.
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